
L’émergence d’une nouvelle profession, art-thérapeute, nécessite de définir des pratiques et des théories spécifiques. Comme tous les nouveaux métiers, l’art-thérapie surgit à partir de situations de terrain de professionnels créateurs et penseurs qui sont issus d’autres professions, souvent psychologie, médecine, accompagnement socio-éducatif ou art. Pour penser leur pratique inventive, ces professionnels importent des théories et des concepts de leurs professions d’origines ou des professions voisines ; souvent ils adaptent des procédures ou des théories à partir de celles qui sont utilisées dans d’autres contextes, avant de les adapter et de les transformer. C’est un lent travail de mutation.
Une fois ces concepts formulés, il est nécessaire d’engager des discussions critiques entre professionnels afin de valider, d’invalider ou de les faire évoluer. C’est en général la fonction des revues professionnelles ; mais cette activité est également menée naturellement entre professionnels sur le terrain, dans les associations professionnelles, dans les congrès ou dans les lieux de formation.
Nous pensons en effet qu’une responsabilité essentielle des écoles d’art-thérapie, au-delà d’enseigner une profession, est de la penser. Aussi nous effectuons des recherches, publions des articles, participons à de multiples conférences et congrès et définissons des concepts spécifiques à l’art-thérapie.